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ZEBRURES
16 juin 2008

Wittgenstein

"Les limites de mon langage signifient les limites de mon univers" (5.6)

Tractatus logico-philosophicus, Wittgenstein.

Lorsque je suis tombé sur cette phrase merveilleuse, je me suis demandé tout d'abord comment l'on pouvait assigner des limites à un langage, quel outil permet cela? Ensuite le problème du terme "signifient", signifier c'est marquer d'un signe, être le signe de, et par extension exprimer ; sachant que le langage est justement cet acte de l'"exprimer" il y a comme on dit un problème dans cette phrase, car si les limites du langage signifient, c'est-à-dire expriment, les limites de mon univers, cela revient à dire que les limites de mon expression (acte d'exprimer) expriment les limites de mon univers. Mais si les limites de mon expression sont-elles mêmes définies par la capacité de l'"exprimer", le piège du langage se referme une fois de plus, la boucle est vicieuse, bah oui rendez-vous compte qu'utiliser un outil compris dans la limite même de l'"exprimer", du langage, c'est utiliser une méthode analytique aussi limitée que l'objet de son analyse, c'est porter un jugement dit objectif avec des moyens d'analyses qui ne le sont pas. D'où le retour à la première question, quel outil permet d'assigner des limites à mon langage?
En tous cas la correspondance établie entre "mon langage" et "mon univers" fait que je trouve merveilleuse cette proposition. :)

   

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Commentaires
N
je comprends bien cet argument du corps cher GK, on ne peut évidemment nier qu'avant le langage c'est bien le corps qui exprime la volonté du vivre, je me positionne simplement sur un autre plan que le vôtre pour interroger cette phrase de Wittgenstein, en effet, mon souci est de répondre à la possibilité de sortir du cercle du langage, de lui inclure une part d'aléatoire, d'étrangeté. l'humain est caractérisé par son langage, et je me donne comme objectif d'atteindre aux profondeurs de cet outil même qui vous permet d'établir un langage philosophique. il ne s'agit donc pas pour moi de parler d'un autre univers que du nôtre où s'enracine notre langage et nos fondements conceptuels.<br /> "Le poète est celui qui, à la porte du langage, se rend disponible à ce qui l'excède absolument." : je suis en parfait accord avec votre propos, la phrase de Wittgenstein étant un problème comme un autre que je souhaite résoudre, mais au-delà de tout cela vous savez bien cher ami, toute l'immensité à laquelle nous nous offrons en poètes...<br /> <br /> amitié, nicolas
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G
cette phrase ferme l'univers sur l'univers du langage. Mais tout le problème de la philosophie est justement, et contre Wittgenstein, d'ouvrir à ce qui est, à ce qui apparaît, et qui comme tel est extérieur au langage. Ce problème est bien traité par Schopenhauer qui montre que l'accès au réel se fait non par le langage mais par le corps, en lequel s'exprime la volonté primitive de vie. Le poète est celui qui, à la porte du langage, se rend disponible à ce qui l'excède absolument. GK
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