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ZEBRURES
12 juin 2008

Recueil d'une génération

LES NUAGES ONT DES OREILLES

A deux vieux potes dédié.

en-tête de lit se gondole

un nuage à l’air gamin au

pied du mur une cloche de

plumes mouette à tissus à

odeurs en fête ce soir il

pleut sur la couette mais

les cotons sont mangés de

la fenêtre et lune claire

ça rêve ces choses là fou

comme on peut changer les

moulures parfois dingue à

en siphonner une bière ça

c’est sûr il faut bien la

mousse que ça aille à son

son terme comme les trams

ça bouge pas des rails ça

crie pas des masses et ça

détourne pourtant ecstasy

non linéaire ça rêve nuit

juste un vélo à pédales à

poudre d’escampette ou de

perlimpinpin juste un peu

sous les portes aux trous

d’air et dans la lasure à

lumière juste bicyclettes

bombes de talc cogitées à

demi-arches voûtées pneus

multidimensionnels à bloc

parasite enlacé sur bulle

de bande dessinée insecte

volatil en fait moustique

pendu à la rêverie rideau

de crâne où son adhérente

pompe suce jusque sangsue

dessous la peau orpheline

oh moutons passant dessus

mousson tombée du plafond

oh dieu des lucioles mues

voici en tableaux noirs à

broyer la pâture montagne

de cauchemars aussi venus

il était nu une foi larve

dans son corps enchevêtré

dans le lin cocon de vide

dans le lit soyeux suaire

il était de papier-filtre

de chanvre collé à dos de

murs papillon de chambres

aux bords d’yeux l’infant

y ajoutait au ciel bleu à

gris des coutures sur ton

blanc de blanc et sororal

aux rebords à pupilles il

s’imaginait son dit et lu

à l’oreille nuageuse il y

croissait de murmures tus

mais le manège la machine

à rêves est ouverte comme

mangue mûre comme une fin

de règne mais mais triste

l’écoute métisse morte au

barreau morte mare eau du

lent eau stagnante eau de

merle méchant mais mais à

force de crier la machine

flan renversé chant cassé

ça repart en quarante les

violons la dolce vita bon

pas comme en tenue d’ados

en scoots mais quand même

ça remet ça à fond ballon

de gaz chaudière onirique

une nacelle de paille des

jaunes partout et voilà à

coups de flammes pinceaux

le décor de feu à nouveau

alors toiles à l’orée des

portes celle du dedans et

du dehors où arachnéen le

beau est la toise on sent

la teille agripper le fil

conducteur de trams verts

ou rouges scoots insectes

mécaniques à la portée de

l’œil enrêné de soie miel

il paraît ce quai de gare

rouille de nuit il paraît

angoisse esseulée qu’être

là dans le noir c’est bon

et les vers font la queue

à ton cœur c’est l’éclair

ça c’est le froid sur les

câbles le courant passe à

la vitesse d’un train mou

car c’est le soir endormi

en chute les souvenirs au

pied du lit auprès du mur

piano adossé la lune mène

le rideau le silence mêle

de bruits danse acouphène

au milieu vapeur douche à

souris une mappemonde rit

et voilà les mètres carré

le globe maintenant piano

à grand gabarit heurts de

sommeil littoral overdose

elle défaille soupire nue

cette lumière de trottoir

qui mitraille blafarde le

pan de flûte elle aime le

jazz la blues attitude la

poésie de rue le cadre bu

dans la torpeur en vrille

le front s’écarte mixture

analgésique heure du trip

enfant sniffeur de colles

sous le matelas une boîte

à chaussures à photos ail

de vampires sous le corps

allumette droits ressorts

en torsadés ce sont comme

des livres fantômes pomme

interdite aux regards sur

son secret air un corps a

bleui de rouge les lampes

c’est l’orage qui s’image

pénétrant ce lapis-lazuli

graine de beauté ruban de

glue de cerveau origami à

la vie à la mort la chair

tombante en découpes joli

petit univers japonais où

gros yeux broient du noir

trucidant katana samouraï

le soleil levant l’orange

sur amas de posters idées

vagues de rouleaux surfés

en pantalon nirvana comme

une cloche hagarde en rue

rêve naseau canal à vache

où coule le lait poudre à

canon des désœuvrés marge

à la ligne de cocaïne les

mondes meilleurs le cul à

terre l’homme d’argile se

rose la vie en loques vue

en pantalon nirvana belle

ô vie d’art sistre grunge

adipeux à la colonne dure

temple de muscles oisives

jouissances ô vie de chat

huant ce n’est pâle envie

que ce désir en l’air sec

ciel écartelé d’une tétée

de muse ô les rocs grives

c’est la vie oui-oui tout

un monde oui-oui et quand

c’est non alors en branle

se met la chorale fanfare

ah ah ah dans quatre murs

mon dieu lequel c’est que

la vie est belle sans toi

à la ligne alone plinte à

bières ça rêve sec le sky

ah les copains les bars à

quémande d’amour ah perte

de soi de filles en brève

aiguille la chair horizon

point à la ligne la douce

les nuits à cet âge glace

ont des griffes accrocs à

une batte vermeille clous

simples qui pendent riens

et bazars histoire d’être

quelque part faut bien en

prendre des trucs oups en

pendre des trucs sinon ça

finira mal les nuits ères

glaciaires sorbet cerveau

peau de lait peau mélisse

karma corbeille de fruits

le monde lit rivière crue

un âne humain allongé sur

le dos dominos d’idées au

soleil noir parfait peaux

de serpents dévêtus chaud

miroir en failles réseaux

tubulaires la jeunesse en

miettes sans gêne balance

sans équivoque funambules

avertis que la route lave

mord sein noir craquelant

une génération haricot au

lendemain d’un pantalon à

déchirures parure plumeau

génération qui époussette

ou landau ouvert d’absolu

on parle de grunges ouais

blabla à Babylone car les

vers de terre ne sont que

du rien du tout et on dit

que les merles bouffent à

déterrer un mort ces vers

visqueux d’un clan gluant

il faut dire en somme que

l’émerveillement passe au

trappeur à vent au moulin

à palmes il faut l’avouer

en l’état de mort avancée

que le sucré n’a plus des

goûts aussi variés saline

cette villa de confitures

et rues des rues sales et

la tête traînée par terre

au sol qui blesse arrache

et trottoirs vils ville à

vide le désert se rue sur

ce petit nuage clair ados

dépecés démembrés où sens

contraire inversé nés aux

abords la vie chienne des

néo poètes chiens verveux

ils ne viennent pas à toi

nient refusent résistants

on entend dire ça passera

mais ils n’entendent plus

n’entendent plus rien que

le mec qui en a rien rien

à foutre des saloperies à

foutre des conneries miel

cirage de pompes organisé

ils ne viennent pas à toi

s’en battent défoncés les

systèmes les murs démolis

on entend dire ça passera

mais ils sont là ici nous

sommes génération nirvana

le cri le feu les cons au

secours décombres et suie

à la cheminée du réel des

obsessions immorales nous

clochards vagabonds riens

minuscules irréels raison

gardée à la fosse à chaux

nous authentiques humains

nous la bouffée d’air des

toits noirs de leur suite

depuis que le monde globe

est monde ou monstre loup

garou depuis ces temps-ci

une moue de cire colle le

visage des anges atome de

nuages à oreilles pendues

mais les anges se pendent

parfois aussi ici-bas mur

du cœur embrasé de pleurs

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