ZEBRURES

de la couleur

étendue plaine

lac miroitement

se pose si peu audible

le commencement d'un mot

le premier instant

qui a vu le soleil

les digues ont fait naufrage

allongées

sur les eaux tranquilles

et si l'espace n'était plus en mesure de retenir

ce laps de temps là

est infini

des saisons sur des pensées

feuilles jaunies sous la neige

puis le vert cinglant

le sentier torride

oublier l'ombre des ramures

ne poser les yeux

que sur les rayons qui jaillissent

et déchirent l'écorce

écrire un ici

un commencement

un astre éclairé

les jours finissent

et parfois près d'un regard

perlent de petits mots invisibles

aussi beaux qu'une envolée de myosotis

parler pour raconter quoi

peut-être ne pas savoir

nager à contresens

gravir des montagnes

devenir l'oiseau

migrant dans la brume